Histoire

L’histoire de Gattefossé commence en 1880. Elle est le reflet des expériences de vie, des savoir-faire et des convictions des dirigeants familiaux, qui font ce qu’elle est aujourd’hui.

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1880 : Naissance de l’entreprise

L’histoire de Gattefossé commence en 1880, et c’est d’abord une affaire commerciale : Louis Gattefossé est un représentant de Seghers & Maréchal, fabrique lyonnaise de toiles cirées. Peu à peu, son portefeuille s’étend jusqu’à constituer un panel d’articles issus essentiellement de la chimie – qui formeront plus tard les matières premières des produits de Gattefossé.

En 1894, à l’occasion de l’Exposition universelle qui se tient à Lyon, Louis noue des relations avec des maisons de parfumerie. Il se spécialise peu à peu dans la fourniture de matières premières aux parfumeurs. Il vend alors deux sortes de matières premières :

  • celles issues de la chimie : les « gelées de pétrole », vaselines et bases pour « parfums synthétiques »
  • celles issues du végétal : huiles essentielles et essences déterpénées  en provenance de différents pays d’Europe.

C’est la naissance de l’activité originelle de fabrication de Gattefossé.

1900-1930 : La parfumerie et les aromatiques

Après la retraite de leur père, Abel et René-Maurice créent Gattefossé & Fils et poursuivent l’affaire familiale.

En parallèle, René-Maurice s’intéresse aux matières premières “naturelles” et en particulier aux huiles essentielles. Il rencontre des lavandiculteurs de Haute-Provence qui travaillent dans des conditions rudimentaires. Il multiplie les actions pour améliorer leur quotidien.

Il lance en 1908 La Parfumerie Moderne, une revue professionnelle qui s’adresse aux parfumeurs, mais aussi aux producteurs d’essences, aux ingénieurs, aux agronomes, qui deviendra une revue de référence dans la profession.

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Exemplaires de la Revue La Parfumerie Moderne

Jean rejoint l’affaire familiale et apporte une nouvelle compétence en botanique, en plus de celle de chimiste de René-Maurice. Une rupture historique pour l’entreprise qui va dès lors concevoir ses propres produits dans un laboratoire nouvellement créé. C’est le début de l’activité de Recherche.

René-Maurice est gravement brûlé lors d’une explosion dans ce laboratoire, c’est là qu’il expérimente personnellement le pouvoir antiseptique et cicatrisant de l’huile essentielle de lavande.

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Laboratoire de la SFPA (Société Française de Produits Aromatiques) à Villeurbanne en 1920

Après la Première guerre mondiale, René-Maurice se lance dans une nouvelle affaire et fonde, avec plusieurs associés industriels, la Société Française de Produits Aromatiques, anciens établissements Gattefossé. Une véritable usine, composée d’ateliers et de laboratoires, et entourée d’un jardin de cultures d’aromatiques, est construite.

Elle intègre toutes les étapes de fabrication, depuis la recherche jusqu’à l’expédition. Une nouvelle étape est franchie.

1930-1950 : Chimie des lipides, dermatologie et aromathérapie

Dans les années 1930, l’entreprise continue de se développer dans la parfumerie, mais commence à se diversifier dans la cosmétique.

Deux « ruptures » ont lieu à cette période :

  • Emile Mahler, gendre de René-Maurice créé les premiers esters d’acides gras : c’est l’arrivée de la chimie des lipides. Il s’agit d’une véritable innovation car à l’époque, ces excipients émulsionnés sont très peu utilisés dans le domaine cosmétique.
  • Henri-Marcel Gattefossé, chimiste également, développe les produits vétérinaires puis dermatologiques.
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Henri-Marcel Gattefossé à gauche, Emile Malher à droite
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Aromathérapie, synthèse des travaux menés par René-Maurice Gattefossé publiée en 1937

Ces nouveaux excipients intéressent la médecine hospitalière et sont testés avec succès dans les hôpitaux lyonnais notamment avec les nouvelles pommades, émulsionnées, qui s’avèrent d’excellents substituts à la vaseline et aux gelées de pétrole. Gattefossé signe son entrée dans la dermatologie.

Dans ce même service, René-Maurice expérimente les effets thérapeutiques des huiles essentielles. Il publie la synthèse du travail qu’il mène depuis vingt ans, dans un ouvrage intitulé Aromathérapie – un terme dont il est l’inventeur.

Le développement de l’entreprise est stoppé par les débuts de la Seconde Guerre mondiale. Pour sécuriser une partie des approvisionnements, René-Maurice achète en 1940 un mas à Saint-Rémy-de-Provence, où il fait planter de la lavande, de la menthe, de la sauge, et d’autres aromatiques.

Après la Seconde Guerre mondiale, Marcel et René-Maurice voient se concrétiser l’avancée de leurs recherches par la délivrance de deux brevets : un relatif aux procédés de fabrication des pommades testées à l’hôpital, l’autre pour une huile capillaire.

En 1950, René-Maurice décède brusquement. Blanche, sa veuve, est nommée présidente de l’entreprise, son fils Marcel devient directeur général et son gendre, Émile, directeur technique.

1950-1960 : La montée en puissance de la clientèle pharmaceutique

L’entreprise se lance dans la prospection auprès des laboratoires pharmaceutiques, proposant dans un premier temps de nouvelles formulations de pommades.

Pourtant, les manifestations d’intérêt des laboratoires pharmaceutiques portent sur d’autres formulations. Emile Mahler va mettre au point à deux produits phares :

  • le Suppocire®, masse pour suppositoire à base d’huile végétale interestérifiée, enregistré en 1954. Suppocire® va représenter un succès commercial et industriel notable et fera de Gattefossé le plus important fournisseur de masses pour suppositoires en France.
  • le Labrafil®, qui permet de solubiliser le principe actif d’un médicament, donc d’en améliorer la biodisponibilité. Cette innovation, marquante dans le monde de la pharmacie confère à l’entreprise une dimension scientifique importante.

La parfumerie disparaît peu à peu du catalogue, mais Gattefossé continue d’explorer le marché cosmétique et met au point ses premiers actifs cosmétiques : les « extraits placentaires », qui sont introduits avec succès chez des grands noms de la cosmétique.

1960-1975 : Essor commercial et collaborations scientifiques

Le succès des Suppocire® permet à l’entreprise de continuer son développement et d’acheter en 1963 un vaste terrain à Saint-Priest.

En parallèle, l’entreprise recrute un pharmacien, qui met en place le premier laboratoire d’applications. La technologie évolue et le catalogue de références continue de s’étoffer grâce aux essais réalisés chez les clients et au sein du laboratoire d’applications. Ces essais permettent de mettre en évidence les avantages de certains produits en matière de libération prolongée.

Côté cosmétique, Gattefossé s’engage dans l’élaboration de produits biologiques d’origine végétale, avec pour objectif d’extraire des plantes les constituants réputés actifs et adaptés aux préparations cosmétiques et dermopharmaceutiques. C’est la naissance de la gamme des Vegetol®.

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Publicité pour la gamme des Vegetols parue en 1975.

Gattefossé a conscience de l’importance des écosystèmes et du partage de connaissances pour faire avancer la science. L’entreprise participe à la création de plusieurs enseignements et séminaires à l’université, dont les travaux pratiques se déroulent au sein de ses laboratoires.

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Les Journées Galéniques, Saint Rémy de Provence, Mas Bellile, 1970.

En 1966, Henri-Marcel  crée les Journées Galéniques de Saint-Rémy-de-Provence. Elles rassemblent des pharmaciens, des professeurs de l’école vétérinaire, des botanistes, des chimistes… Un véritable réseau scientifique qui permet à la fois de tester les produits mais aussi de progresser, de défricher de nouveaux « terrains de jeux ».

1975-1996 : Structuration autour de la pharmacie et de la cosmétique, naissance d’un groupe

À partir des années 1980, l’entreprise se structure autour de ses deux principaux marchés, sous l’impulsion de Bruno Mahler, fils d’Émile, responsable du développement technique.

Côté cosmétique, Gattefossé élabore avec l’Université de Clermont-Ferrand, un procédé d’extraction qui conserve les caractéristiques naturelles des plantes fraîches. Le premier actif de la gamme des Gatuline® est créé, et marque une mutation décisive : Gattefossé s’éloigne définitivement des actifs d’origine humaine (extraits placentaires) et bovins (collagène) pour aller vers une offre renouvelable et objectivée, exclusivement issue du végétal.

En 1996, Gattefossé développe son « expertise de la sensorialité », avec la création d’un panel sensoriel, composé d’une quinzaine de collaborateurs entrainés et formés. Ils évaluent la mesure et l’étalonnage de l’aspect, de l’odeur et du toucher des formulations cosmétiques, des propriétés déterminantes pour le consommateur. C’est un atout différenciant, une initiative qui sera ensuite suivie par de nombreux concurrents.

Côté marché pharmaceutique, Gattefossé multiplie les collaborations scientifiques et les études pour démontrer aux laboratoires pharmaceutiques l’utilité de ses excipients lipidiques, qui permettent d’améliorer l’absorption des principes actifs peu solubles dans l’organisme. La création des SMEDDS (Self Microemulsifying Drug Delivery System) font l’objet d’un brevet en 1995.

L’entreprise s’intéresse également aux « formes sèches » (médicaments pris par la voie orale) et développe des excipients spécifiquement dédiés.

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Jacques Moyrand dans les bureaux de Gattefossé

En parallèle, Jacques Moyrand, gendre de Marcel, devient la cheville ouvrière du développement international de l’entreprise. Elle renforce ses exportations, via un réseau de distributeurs mis en place dès les années 1960, mais surtout, elle s’implante directement à l’étranger.

En 1980, Gattefossé est le deuxième fournisseur mondial de masses pour suppositoires, le troisième fournisseur européen d’esters d’acides gras et le deuxième fournisseur mondial d’extraits biologiques et végétaux pour la cosmétique. L’entreprise désormais centenaire est présente dans quarante-deux pays. Entre 1979 et 1989, Gattefossé ouvre ainsi des filiales en Suisse, aux États-Unis, en Espagne, en Allemagne et en Italie.

En 1994, Gattefossé se structure officiellement comme un groupe. C’est aussi la naissance de la revue AddiActive. Lancée par la filiale France nouvellement créée, elle s’adresse au monde de la Cosmétique et présente des informations scientifiques, des tendances beauté et des exemples de formulations utilisant les actifs et ingrédients Gattefossé. Elle fait aujourd’hui partie des revues de référence du marché.

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Magazine Addiactive, 2016

1997-2023 : Une entreprise internationale, solide et en plein développement

En 1997, Jacques Moyrand prend la présidence du groupe. En 1999, plus de 50 % des ventes sont réalisées à l’export.

Le développement international se poursuit, et des filiales sont créées dans des pays lointains entre 2007 et 2016, en Chine, Inde, Singapour, Brésil et Maghreb. Et l’expansion géographique n’est pas seulement commerciale : en Chine et en Inde, des laboratoires d’application, répliques de celui de Saint-Priest, sont installés. Un quatrième laboratoire verra le jour aux Etats-Unis en 2017.

L’entreprise franchit une nouvelle étape en 2009 en installant un site de production hors de France à Singapour.

Des investissements sont également réalisés sur Saint-Priest, avec la construction d’un nouveau « pôle technologique » en 2010 et d’un laboratoire de biologie cellulaire en 2012. Ce dernier permet à l’entreprise d’identifier les propriétés des extraits de plantes, de réaliser l’évaluation in vitro et ex vivo de ses actifs cosmétiques et d’orienter les études cliniques d’objectivation, réalisées par des sociétés extérieures. 

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Pôle Technologique Blanche Gattefossé, créé en 2010

Ce déploiement à l’international est piloté par Olivier Midler, Directeur Marketing & Business Development, qui prend en 2011 la direction générale du groupe.

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Eduardo de Purgly, Directeur Général de Gattefossé

Il sera remplacé à son départ en retraite en 2018 par Eduardo de Purgly, qui assurait la Direction Marketing et Business Développement depuis 2011. C’est également en 2018 que la décision est prise de construire une nouvelle usine de production au Texas. Il s’agit du plus gros projet jamais porté par l’entreprise. La première pierre a été posée en juin 2022, les premiers produits sortiront en 2024.

En parallèle, le développement produits continue :

Dans le domaine pharmaceutique, l’entreprise collabore avec diverses universités, comme celles d’Innsbruck en Autriche, de Dublin en Irlande et de Melbourne en Australie. Des travaux de recherche sont menés pour démontrer l’efficacité de ses excipients lipidiques pour véhiculer les nouvelles molécules médicamenteuses et améliorer leur absorption dans l’organisme. Certains de ces travaux font l’objet de publications scientifiques.

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Médicament de forme dite sèche ou solide, destinée à la voie orale

La voie orale connait une montée en puissance dans les années 2010, notamment avec le Labrasol® et le Compritol®.

Dans le domaine cosmétique, Gattefossé s’engage dans les années 2000 sur le segment de la naturalité : Emulium® Kappa MB, issu d’une technologie qui associe des cires végétales aux esters de polyglycérol, est le premier émulsionnant permettant de réaliser des produits finis entièrement naturels. De nombreux suivront, comme Emulium® Mellifera MB,  Acticire® MB et Definicire® qui seront récompensés par de nombreux prix professionnels de l’industrie et permettront à Gattefossé de confirmer son esprit d’innovation galénique en matière cosmétique.

Du côté des actifs végétaux, les années 2000 et 2010 sont particulièrement riches en innovations : Gatuline® Expression AFGatuline® In-Tense MBGatuline® Radiance et Gatuline® Renew

À partir de 2013, la R&D de Gattefossé exploite une découverte réalisée par des chercheurs de l’Université de Leiden aux Pays-Bas : les NaDES (Natural Deep Eutectic Solvents). Ces solvants naturels permettent de remplacer les solvants conventionnels, fortement décriés par les consommateurs, dans la fabrication des ingrédients végétaux. En 2014, Gattefossé acquiert les droits exclusifs d’exploitation de la technologie pour la fabrication et la commercialisation d’extraits de plantes destinés à la cosmétique. La technologie des NaDES est notamment à l’origine de deux nouveaux actifs : Gatuline® Link n Lift, issu de fleurs de marronnier, et EnergiNius®, obtenu à partir du ginseng indien.

En 2021, Ségolène Moyrand-Gros prend la suite de son père à la présidence de l’entreprise.

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Ségolène Moyrand-Gros, Présidente du Groupe Gattefossé

Attachée à son indépendance financière et à ses valeurs dans un secteur où dominent les grands groupes, l’entreprise familiale continue sa mutation. Elle poursuit son projet à long terme, continue son développement pour accompagner les progrès des deux industries, pharmaceutique et cosmétique tout en prenant en considération dans ses actions au quotidien les enjeux sociétaux et environnementaux qui sont les siens. En 2021, la démarche RSE, au cœur de l’entreprise depuis des années, est formalisée et porte désormais un nom : Gatt’up & Act.

La stratégie de Gattefossé est reconnue en 2022 par l’INPI – Institut National de la Propriété Industrielle - qui récompense des entreprises emblématiques de l’innovation française. L’INPI décerne a Gattefossé le Trophée INPI 2022 dans la catégorie export. 

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